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Depuis le Moyen Âge, les philosophes devaient se contenter de la version latine du Grand Commentaire d’Averroès au De anima d’Aristote. Il y a une vingtaine d’années, A. Ben Chehida avait montré que quelques gloses d’un manuscrit de Modène écrit en caractères hébraïques donnaient des fragments de l’original arabe.La reprise du déchiffrement de ces gloses par les signataires de ce volume a déjà livré trois enseignements :1. Le texte dont sont tirées les gloses n’est pas identique à ce qui fut traduit en latin, il s’agit d’une version antérieure du même commentaire.2. Ce commentaire plus ancien était connu de certains philosophes juifs à Saragosse.3. En Espagne chrétienne, plusieurs studia dispensaient aux étudiants juifs un enseignement de philosophie averroïste, en hébreu mais aussi en arabe.L’édition du début des gloses donnera au lecteur une première idée du travail en cours. La reproduction de quelques fragments le mettra en contact avec le manuscrit lui-même.